Depuis 1986, je poursuis un travail de dévoilement et de confrontation d’institutions célèbres sur le territoire européen, autant de repères identitaires habitant notre imaginaire collectif dont je questionne le champ de visibilité.

Le portrait a toujours été un des attributs de représentation du pouvoir. J’inscris ma démarche dans le prolongement de cette histoire et en rupture avec elle, interrogeant la notion même de portrait. Par mon traitement formel de la figure et la fragmentation sérielle, j’affirme une position anti-iconique, à l’opposé du portrait officiel dont j’élargis les codes à la dimension collective.

Opérant derrière la scène de la communication officielle, je donne une visibilité à des espaces et des fonctions qui n’ont pas une vocation de représentation, construisant ainsi un portrait humanisé de l’institution.

Mes portraits d’institutions ne sont pas des réponses à des commandes mais autant de projets personnels, animés par une logique d’investigation que j’ai débutée en 1986 dans les coulisses de l’Opéra de Paris. Je l’ai poursuivie dans celles de la Cité du Vatican et de la Villa Médicis, du Château de Prague, de la Casa de Velázquez et des arènes de Madrid, du Palais de l’Élysée, de la mairie de Marseille, et ces dernières années dans la coulisse de l’Assemblée nationale, du Mont Saint-Michel et du Rugby Club Toulonnais.

Les enjeux de ma démarche sont d’ordre esthétique, humain et politique.

L’oeuvre que je poursuis, à la fois artistique et documentaire, s’inscrit dans la durée et la mémoire, au carrefour de l’histoire individuelle et de l’histoire collective.

Max Armengaud
le 18 février 2014.